L’analyse des parts de marché des moteurs de recherche en France révèle quelques surprises. Existe-t-il une exception algorithmique française ? Les statistiques concernant l’utilisation de Google, Bing, Yandex et consorts pourraient en attester.
L’exception française en matière de parts de marché des moteurs de recherche
Le marché des moteurs de recherche est très large. Pourtant, en France, les parts de marché se répartissent majoritairement entre cinq entités. Quels sont les pourcentages d’utilisation de Google, Bing, Yahoo et consorts en France ? Sont-ils similaires aux résultats à l’échelle mondiale ? Le site StatCounter donne des chiffres détaillés pour se faire une idée d’une éventuelle exception française algorithmique.
Sur ordinateur, quel est le moteur de recherche le plus utilisé en France ?
Au fil des années, l’ordinateur est devenu une portion marginale des navigations sur Internet. Médiamétrie indiquait en février 2023 qu’accéder aux sites web depuis un poste fixe représente seulement 25% des usages.
Toutefois, analyser les parts de marché relatives aux moteurs de recherche sur ordinateur en France reste intéressant. Elle révèle une variété d’outils plus élargie que sur mobiles ou tablettes. Et permet, également, de cibler davantage ses besoins en matière d’accompagnement en référencement naturel SEO.
- En France, de septembre 2023 à 2023, Google se taille la part du lion de cette activité. Le moteur de recherche d’Alphabet atteint 79,79% d’utilisation.
- C’est ensuite l’outil de Microsoft, Bing, désormais assisté par Chat GPT4 qui se hisse en seconde position, avec 11,71% des parts de marché.
- Yahoo, en dépit de son âge avancé pour le secteur, conclut ce podium avec 4,16% d’usage.
- Par la suite figurent des moteurs de recherche dits de niche. Qwant agglomère 1,41% des recherches sur ordinateur,
- contre 1% pour Ecosia,
- et 0,9% pour Yandex.
À noter que chacun de ces trois derniers outils possède une spécificité. Le moteur français Qwant garantit la vie privée de ses utilisateurs en empêchant le traçage des données personnelles. Ecosia, pour sa part, réinvestit les revenus perçus dans la plantation d’arbres. Yandex, quant à lui, est un outil de recherche web créé en Russie.
Google domine le secteur sur mobiles et tablettes : comme une évidence
Cela ne surprendra personne, mais la domination de Google en matière de moteurs de recherche est surtout visible sur mobiles et tablettes. La raison à cela est simple : la filiale d’Alphabet profite des 44,6% de terminaux nomades fonctionnant sous le système d’exploitation maison : Android.
Immédiatement, le moteur de recherche Google est accessible, souvent boosté par la présence de Chrome parmi les applications. Les parts de marché des moteurs de recherche en France s’en ressentent, avec une variété moindre que pour les postes fixes.
- Google cumule 96,39% sur tablettes, et 96,21% sur smartphones ;
- Bing est représenté à hauteur de 1,2% sur tablettes, et seulement 0,64% sur téléphones portables ;
- Yandex possède 0,39% de parts sur tablettes, mais culmine à 0,94% sur mobiles ;
- DuckDuckGo agglomère 0,47% des utilisateurs sur tablettes, et s’élève à 0,75% sur portables ;
- Les deux moteurs de recherche complétant ce panorama des parts de marché sont Ecosia et Yahoo.
À noter que Google a mis le mobile au-devant de ses priorités en matière d’optimisation. Désormais, l’affichage sur smartphone et tablette est privilégié aux dépens de l’aspect sur ordinateur. C’est le cas depuis la mise à jour de Google de 2018 baptisée « Index Mobile First« .
La France, l’exception qui confirme la règle des parts de moteurs de recherche ?
Existe-t-il une vraie exception française à l’égard des moteurs de recherche ? Certains éléments semblent correspondre aux tendances internationales.
Ainsi, Google possède une avance non négligeable sur ses concurrents. Le moteur de recherche d’Alphabet a pour lui de bénéficier du support d’Android, et de l’inclusion de Google Chrome sur les terminaux nomades.
Ce constat est à mettre en perspective avec ceux obtenus par Bing. L’outil de Microsoft a lui aussi profité de l’exploitation des tablettes Surface, ou du navigateur Microsoft Edge, ayant pris la relève d’Internet Explorer. Edge est ainsi inclus d’office sur les ordinateurs fonctionnant sous Windows.
Cependant, les parts de marché des moteurs de recherche en France sont surtout à comparer aux résultats mondiaux dévoilés par StatCounter. À ce titre, on ne peut que remarquer l’influence plus conséquente d’outils essentiellement dédiés à une communauté de pays.
Source: StatCounter Global Stats – Search Engine Market Share
C’est le cas pour Baidu, le moteur de recherche chinois, majoritairement utilisé en Asie. Celui-ci parvient à figurer parmi les cinq moteurs de recherche les plus prisés à l’échelle mondiale, pour chaque type de support.
Le constat est plus éloquent encore pour Yandex. Relativement marginal en France, le moteur de recherche russe possède plus d’un pourcent de parts de marché à l’échelle mondiale. Tous supports confondus, il atteint 1,81% d’utilisation. Il réussit même à dâmer le pion à Yahoo, troisième de ce classement avec 1,24% de parts.
Le référencement naturel est-il réellement différent selon un moteur de recherche ?
Les parts de marché des moteurs de recherche en France auraient tendance à l’attester. Oui, Google reste la cible à privilégier en matière de référencement naturel et d’optimisation SEO. Peut-on toutefois espérer bien se classer sur d’autres outils par la même occasion ?
Bing ; Yahoo ; Baidu ; Yandex et consorts : tous les moteurs recherche disposent d’une spécificité, si ce n’est géographique, du moins algorithmique. Ainsi, Bing comme Yahoo privilégient l’ancienneté et le contenu multimédia des sites web. Afin de bien apparaître parmi leurs résultats, ajouter des images, photos ou vidéo est pertinent.
Google et Bing se rapprochent cependant dans leur gestion des liens externes, dits backlinks. À leurs yeux, mieux vaut choisir en faveur de la qualité des recommandations, que de la quantité.
Tout le contraire de Yahoo et Baidu. Les deux outsiders misent, eux, sur le nombre de liens externes pointant vers un site pour établir le positionnement de ce dernier.
Si la structure Hn des contenus a son importance sur Google, elle reste mineure par rapport à l’intérêt que lui accordent Bing et Yahoo. Les deux moteurs de recherche évaluent la qualité d’un site en fonction de la maîtrise de cette ossature, comme naguère un enseignant évaluant la qualité d’un devoir en le survolant.
En dépit de leurs différences, il est un élément sur lequel s’accordent tous les moteurs de recherche. Aucun ne tolère le bourrage de mots-clés. En persistant à opérer ainsi, vous faites certes honneur à la nostalgie des années 90, mais vous risquez fort d’être pénalisés dans le positionnement de votre site internet.